Moi médecin généraliste, j'en ai un peu marre des entourloupettes, réformettes et petites courbettes.
Moi médecin généraliste, je pense sincèrement que le temps du changement, c'est vraiment maintenant.
Moi médecine généraliste, je sais que notre société a cette fâcheuse manie de vouloir tout certifier, alors d'accord, certifions :
"Je soussigné, moi médecin généraliste, certifie que les soins primaires sous TOUTES leurs formes ne présentent à ce jour aucune contre-indication à pouvoir bénéficier d'une réforme ambitieuse.
Certificat remis en mains propres pour faire valoir ce que de droit."
Donc
Moi médecin généraliste, je milite pour une noble et vraie filière universitaire pour mes futurs jeunes confrères.
Moi médecin généraliste, je ne nie pas qu'ici ou là pointent quelques déserts, que c'est dur de trouver des volontaires.
Mais moi médecin généraliste, ne veux pas être pris pour un dindon, non merci sans façon, alors je dirai toujours non à la coercition !
Moi médecin généraliste, j'aurais besoin de temps pour mes missions, sans pour autant que l'on m'entraîne à la soumission.
Moi médecin généraliste, j'aimerais qu'on parle aussi de ceux qui dévissent avant l'heure, lessivés vidés de toute humeur,
Oui, moi médecin généraliste, j'avoue que ça me fait peur, ce burn out puis la fin "volontaire" due au labeur.
Moi médecin généraliste, comme tous les autres spécialistes, j'aimerais avoir le choix de mon type d'exercice.
Moi médecin généraliste, j'ai besoin de pouvoir mieux travailler avec tous les acteurs de la chaîne de soin, car sans eux je ne suis rien.
Moi médecin généraliste, j'ai besoin de pouvoir mieux travailler avec tous les acteurs de la chaîne de soin, car sans eux je ne suis rien.
Moi médecin généraliste, je ne quémande point d'argent avec ces quelques mots, mais une refonte ne coûterait pas si cher et pourrait rapporter gros.
Moi tout petit médecin généraliste sans légitimité et fier de l'être, un médecin "normal", je ne lance pas le SOS d'un médecin en détresse, car je conserve beaucoup d'espoir.
Alors laissez-moi espérer, faites-moi rêver !
Le fond de cet écrit est bien maladroit j'en conviens, mais pour plus d'idées et de précisions, je vous invite à lire le message commun des 86 participants soignants de #PrivésDeMG (1), suivi des nombreux commentaires de soutien recueillis suite aux propositions de #PrivésDeDéserts (2), souvenez-vous l'année dernière...
Quant à cette forme qui ne sera pas sans rappeler quelques souvenirs à certains, oui je l'avoue, je l'ai piquée à quelqu'un que vous connaissez bien, puisqu'il détient quelques unes des clés de notre destin. Comme d'autres, il fut bien discret sur le sujet pendant sa campagne, comme si tout avait déjà été dit, comme si rien ne devait être fait, pour l'avenir de la médecine générale et les soins primaires de façon plus globale.
Très respectueusement.Quant à cette forme qui ne sera pas sans rappeler quelques souvenirs à certains, oui je l'avoue, je l'ai piquée à quelqu'un que vous connaissez bien, puisqu'il détient quelques unes des clés de notre destin. Comme d'autres, il fut bien discret sur le sujet pendant sa campagne, comme si tout avait déjà été dit, comme si rien ne devait être fait, pour l'avenir de la médecine générale et les soins primaires de façon plus globale.
(1) Notre message commun avec des propositions claires, nettes, et précises :
Médecine
générale :
dernier
arrêt avant le désert
Comment
sauver la médecine générale en France et assurer des soins
primaires de qualité répartis sur tout le territoire ?
Certains
d’entre nous avaient fait en 2012, un certain
nombre de propositions dans le cadre de l’opération
#PrivésDeDéserts.
Marisol
Touraine présente ce lundi sa Stratégie nationale de santé. Cet
évènement constitue l'occasion de nous rappeler à son bon
souvenir, rappel motivé par l'extraordinaire enthousiasme qui avait
accompagné nos propositions (voir plus bas les 600 commentaires)
dont aucune n'a été reprise par la Ministre.
Nos
idées sont concrètes et réalistes pour assurer l'avenir de la
médecine générale et au-delà, des soins primaires de demain.
Notre
objectif est de concilier des soins de qualité, l’éthique de
notre profession, et les impératifs budgétaires actuels.
Voici
une synthèse de ces propositions.
Sortir
du modèle centré sur l’Hôpital
Depuis
des décennies, l’exercice de la médecine ambulatoire est
marginalisé, privé d’enseignants, coupé des étudiants en
médecine. La médecine hospitalière et salariée est devenue une
norme pour les étudiants en médecine, conduisant les nouvelles
promotions de diplômés à délaisser de plus en plus un exercice
ambulatoire qu’ils n’ont jamais (ou si peu) rencontré pendant
leurs études.
Cette
anomalie explique en grande partie les difficultés actuelles. Si
l’hôpital reste le lieu privilégié d’excellence, de recherche
et de formation pour les soins hospitaliers, il ne peut revendiquer
le monopole de la formation universitaire. La médecine générale,
comme la médecine ambulatoire, doivent disposer d’unités de
recherche et de formation universitaires spécifiques, là où nos
métiers sont pratiqués, c'est-à-dire en ville et non à l’hôpital.
La
formation universitaire actuelle, pratiquée quasi-exclusivement à
l’hôpital, fabrique logiquement des hospitaliers. Pour sortir de
ce cercle vicieux, il
nous semble nécessaire de réformer profondément la formation
initiale des étudiants en médecine.
Cette
réforme aura un double effet :
- Rendre
ses lettres de noblesse à la médecine « de ville » et
attirer les étudiants vers ce mode d’exercice. Nous ne pouvons
reprocher aux étudiants en médecine de ne pas choisir une
spécialité qu’ils ne connaissent pas.
- Apporter
des effectifs importants de médecins immédiatement opérationnels
dans les zones sous-médicalisées.
Il
n’est pas question dans ces propositions de mesures coercitives
aussi
injustes qu’inapplicables contraignant
de jeunes médecins à s’installer dans des secteurs déterminés
par une tutelle sanitaire.
Toute
mesure visant à obliger les jeunes médecins généralistes à
s’installer en zone déficitaire aura un effet repoussoir majeur.
Elle ne fera qu’accentuer la désaffection pour la médecine
générale, poussant les jeunes générations vers des offres
salariées (nombreuses), voire vers un exercice à l’étranger.
Une
véritable modernisation de la formation des médecins est
nécessaire. Il s’agit d’un rattrapage accéléré d’opportunités
manquées depuis 50 ans par méconnaissance de la réalité du
terrain. Si la réforme Debré de 1958 a créé les CHU (Centres
Hospitaliers et Universitaires), elle a négligé la création de
pôles universitaires d’excellence, de recherche et de formation en
médecine générale. Ces pôles existent dans d’autres pays,
réputés pour la qualité et le coût modéré de leur système de
soins.
Idées-forces
Les
principales propositions des médecins généralistes blogueurs sont
résumées ci-dessous. Elles sont applicables rapidement.
- Enseignement de la Médecine Générale par des Médecins Généralistes, dès le début des études médicales
- Construction par les collectivités locales ou les ARS de 1000 maisons de santé pluridisciplinaires qui deviennent aussi des maisons médicales de garde pour la permanence des soins, en étroite collaboration avec les professionnels de santé locaux.
- Décentralisation universitaire qui rééquilibre la ville par rapport à l’hôpital :
Ces
maisons de santé se voient attribuer un statut universitaire. Elles
hébergent des externes, des internes et des chefs de clinique (3000
créations de postes). Elles deviennent des MUSt
: Maisons Universitaires de Santé qui
constituent l’équivalent du CHU pour la médecine de ville.
- Attractivité de ces MUSt pour les médecins seniors qui acceptent de s’y installer et d’y enseigner :
Statut
d’enseignant universitaire avec rémunération spécifique fondée
sur une part salariée majoritaire et une part proportionnelle à
l’activité.
- Création d’un nouveau métier de la santé : “Agent de gestion et d’interfaçage de MUSt” (AGI).
Ces
agents polyvalents assurent la gestion de la MUSt,
les rapports avec les ARS et l’Université, la facturation des
actes et les tiers payants. De façon générale, les AGI gèrent
toute l’activité administrative liée à la MUSt
et
à son activité de soin. Ce métier est distinct de celui de la
secrétaire médicale de la MUSt.
Les nouveaux postes d’AGI pourraient être pourvus grâce au
reclassement des visiteurs médicaux qui le souhaiteraient, après
l’interdiction de cette activité. Ces personnels trouveraient là
un emploi plus utile et plus prestigieux que leur actuelle activité
commerciale. Il s’agirait d’une solution humainement responsable.
Il ne s'agit en aucun cas de jeter l'opprobre sur les personnes
exerçant cette profession.
- Les « chèques-emploi médecin »
Une
solution innovante complémentaire à la création du métier d’AGI
pourrait résider dans la création de « chèques-emploi » financés
à parts égales par les médecins volontaires et par les caisses.
Il
s’agit d’un moyen de paiement simplifié de prestataires de
services (AGI, secrétaires, personnel d’entretien). Il libérerait
des tâches administratives les médecins isolés qui y passent un
temps considérable, sans les contraindre à se transformer en
employeur, statut qui repousse beaucoup de jeunes médecins.
Nos propositions
et nos visions de l’avenir de la Médecine Générale, postées
simultanément par
l'ensemble des 86 participants, sur nos blogs et comptes Twitter,
le 23 septembre 2013, sont
des idées simples, réalistes et réalisables, et n'induisent pas de
surcoût excessif pour les budgets sociaux.
L’ensemble
des besoins de financement sur 15 ans ne dépasse pas ceux du Plan
Cancer ou du Plan Alzheimer ; il nous semble que la démographie
médicale est un objectif sanitaire d’une importance tout à fait
comparable à celle de la lutte contre ces deux maladies.
Ce
ne sont pas des augmentations d’honoraires que nous demandons, mais
des réallocations de moyens et de ressources pour rendre son
attractivité à l’exercice libéral.
Les
participants à l'opération (Noms ou Pseudos Twitter) :
(2) Les commentaires de soutien de décembre 2012
Comment
ne pas être ébranlé par les centaines de commentaires
enthousiastes de jeunes médecins, de professionnels de santé ou de
patients face à nos propositions ? Pourquoi ne pas aider les jeunes
médecins à la fois à réaliser leurs rêves et à se mettre
efficacement au service de la santé des Français ?
Les
propositions de réforme de la médecine générale des 24 médecins
blogueurs ont reçu plus de 1000
signatures de soutien.
650
signataires ont posté un commentaire : Lien vers les commentaires de soutien suite à #PrivésDeDéserts
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Ci-dessous, une liste non exhaustive de liens vers les billets des nombreux soignants blogueurs participant à #PrivésDeMG, la dynamique est lancée !
Propositions partiellement appliquées en Belgique ;-)
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